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Verre d'Uranium Décrypté: Risques, Identification et Perspectives

Photo du rédacteur: lunasabrinalunasabrina


Le verre d'uranium est un sujet fascinant pour les collectionneurs de verre, les attirant souvent par ses caractéristiques uniques et devenant un incontournable. Ce type de verre réagit à la lumière ultraviolette, affichant une "lueur" distinctive sous l'exposition aux UV. Son histoire remonte à de nombreuses années, mais il a connu une montée significative de popularité pendant l'ère de la Grande Dépression. Les objets en verre de cette période contenant de l'uranium sont souvent appelés verre de Vaseline, englobant une gamme d'articles tels que des bols, des tasses et des assiettes, principalement fonctionnels plutôt qu'artistiques.


Pour mieux comprendre le verre d'uranium, commençons par explorer ce qu'est l'uranium. En termes simples, l'uranium est un isotope radioactif, ce qui signifie qu'il émet des radiations. La radioactivité implique la libération d'énergie due à la désintégration atomique, et cette libération d'énergie peut être dangereuse. Il est important de noter qu'il existe trois types d'émissions radioactives : alpha, bêta et rayons gamma. Comprendre ces types d'émissions est essentiel pour évaluer le niveau de sécurité des éléments radioactifs. Alors que les rayons alpha et bêta ne peuvent pas pénétrer la peau et ne sont nocifs que s'ils sont ingérés, les rayons gamma sont plus préoccupants car ils peuvent pénétrer la peau et altérer le DNA. Les rayons gamma sont particulièrement redoutables car ils peuvent parcourir de longues distances, environ 800 à 900 km de mémoire, et ne sont pas facilement arrêtés, même par des matériaux comme le plomb. Lorsque les rayons gamma traversent le plomb, ils en ressortent de l'autre côté sous forme de rayons X, ce qui est également nocif en fortes doses.


Maintenant, pourquoi cette explication détaillée sur la radioactivité ? C'est parce que je veux partager mon expérience personnelle avec le verre d'uranium. Forte d'une solide formation scientifique, avec plusieurs certifications en matière de radioactivité et de sécurité radiologique ainsi qu'une expérience en laboratoire, j'étais initialement réticente à collectionner du verre d'uranium en raison de sa nature radioactive. Malgré les assurances concernant la sécurité de l'oxyde d'uranium appauvri, je maintenais mon scepticisme. Le terme "appauvri" ne signifie pas non radioactif ; il indique simplement une concentration plus faible de l'isotope radioactif. Par conséquent, l'uranium appauvri n'est pas nécessairement sans danger.


Mon scepticisme a persisté jusqu'à ce que j'acquière une chaussure en verre d'uranium Fenton des années 1940. Malgré mon enchantement pour son éclat, je suis restée prudente et j'ai décidé de réaliser un test approfondi à l'aide d'un compteur Geiger, un appareil de mesure des radiations. Les compteurs Geiger utilisés dans ces études sont régulièrement calibrés et entretenus par des professionnels, car je travaille dans un environnement où cela est très important. J'aimerais également ajouter que cet équipement ne fait pas la différence entre les types de rayons. La radiation de fond normale mesure généralement jusqu'à 30 impulsions par minute (cpm), avec de légères variations. Mon enquête sur la pièce en verre d'uranium était ancrée dans ma vaste expérience en laboratoire, garantissant des résultats précis et fiables.


Study 1 – Analysis of a 1940s Uranium Fenton Boot



Dans le cadre de cette étude, une équipe de professionnels, dont moi-même, s'est lancée dans l'évaluation de la radioactivité d'une chaussure en verre d'uranium Fenton des années 1940 à l'aide d'un compteur Geiger. Initialement, le compteur Geiger enregistrait un niveau de radiation de fond de 32 impulsions par minute (cpm). À mesure que nous nous approchions de la pièce Fenton, les lectures ont augmenté de manière significative. À environ 16 pouces de distance, le compteur affichait 110 cpm, et à environ 12 pouces, il enregistrait 132 cpm. À environ 5-6 pouces du verre, la lecture a atteint 268 cpm. La lecture la plus alarmante est survenue lorsque le compteur Geiger a été placé directement au-dessus de la pièce en verre, montrant un impressionnant 2766 cpm.


Mesure au compteur Geiger du verre d'uranium



Mesure au compteur Geiger du verre d'uranium
Juste au-dessus de la pièce - 2766 CPM

Cette forte augmentation des niveaux de radiation indiquait sans aucun doute que la pièce en verre émettait de la radiation. Pour déterminer la proportion de rayons gamma, nous avons effectué des tests supplémentaires. Nous savons que l'uranium émet une petite quantité de rayonnement gamma. En utilisant un écran en plexiglas pour filtrer les rayons alpha et bêta, et en plaçant le compteur Geiger à environ 5-6 pouces de l'extrémité opposée du plexiglas, nous avons constaté qu'après avoir soustrait la radiation de fond, il y avait 28 cpm attribuables aux rayons gamma parmi les 236 cpm totaux. Cette découverte était préoccupante, car tout niveau de rayonnement gamma est dangereux et doit être évité.


mesure Geiger sur Fenton

Compte tenu de ces résultats, j'ai immédiatement décidé de retirer la pièce en verre d'uranium de ma collection. Cette expérience a renforcé mes préoccupations concernant la sécurité de la collection de verre d'uranium, en particulier les pièces datant des années 1940.


Conclusion : L'étude révèle que certaines pièces en verre d'uranium des années 1940 présentent des niveaux de radioactivité dangereusement élevés, ce qui constitue un risque important pour la santé.


Étude 2 - Analyse du verre d'uranium EDAG des années 1960-1970.



Au fil du temps, j'ai accumulé plusieurs pièces en verre d'art canadien vintage d'EDAG contenant de l'uranium. Ces pièces étaient esthétiquement plaisantes, et je tenais à les conserver dans ma collection. Cependant, compte tenu de mes découvertes précédentes sur le verre d'uranium, j'ai été obligée de réaliser une évaluation scientifique approfondie avant de prendre une décision. Mon hypothèse était que tout le verre d'uranium n'est pas créé égal, et avec l'avancement des années et des réglementations plus strictes en matière de radiation, ces pièces plus récentes pourraient présenter des caractéristiques différentes.


Dans des conditions similaires et en utilisant un équipement comparable à l'étude précédente, j'ai entrepris l'étude numéro 2. J'ai sélectionné diverses pièces d'EDAG pour les tests : un cendrier en uranium prune sur vert, une gondole en uranium bleu sur vert et un panier en uranium prune sur vert. Les résultats étaient étonnamment rassurants. Aucun des objets testés n'a enregistré des niveaux de radiation supérieurs au comptage de fond de 32 cpm. Cela était cohérent même lorsque le compteur Geiger était placé directement au-dessus et autour des pièces.



Cette découverte suggère que les pièces en verre d'uranium EDAG de cette époque n'émettent pas de rayonnements excessifs dans leur environnement, ce qui indique essentiellement qu'elles sont sûres pour être exposées dans un environnement. Il est crucial de noter que cela n'implique pas que ces objets n'émettent pas du tout de rayonnement ; plutôt, les niveaux d'émission ne sont pas plus élevés que la radiation de fond typique à laquelle nous sommes exposés quotidiennement.


Il est également important de dissiper la confusion selon laquelle tout le verre d'uranium déclenchera un compteur Geiger. Ce n'est pas toujours le cas. De plus, de nombreux compteurs Geiger domestiques peuvent ne pas être correctement calibrés (un processus qui devrait idéalement être effectué mensuellement par un professionnel). Par conséquent, les lectures de ces appareils doivent être abordées avec prudence, en comprenant que seul un certain verre d'uranium déclenchera un compteur Geiger.


Conclusion : L'étude sur le verre d'uranium EDAG des années 1960-1970 révèle que ces pièces n'émettent pas de niveaux de radiation nuisibles, ce qui les rend sûres pour une exposition environnementale régulière. Cette découverte met en évidence la variabilité du verre d'uranium et souligne l'importance des tests et de l'étalonnage précis pour évaluer leur sécurité.


Étude 3 – Examen du verre victorien des années 1880


Le panier de mariée victorien

On m'a offert un panier de mariée de l'époque victorienne, une pièce de verre ornée typique de l'ère victorienne. Le panier, avec son rebord festonné en verre d'uranium, a immédiatement suscité mon intérêt et mes préoccupations. Étant donné l'époque à laquelle il a été fabriqué, il était incertain que le verre contienne la forme appauvrie ultérieurement connue d'oxyde d'uranium. La compréhension de la radiation était encore à ses balbutiements dans les années 1880 ; même Marie Curie, qui a découvert le radium et d'autres radio-isotopes vers 1910, a souffert d'un empoisonnement par la radiation en raison de son exposition. Ce contexte historique a jeté les bases de mon appréhension quant à la sécurité de cette pièce victorienne.


Ainsi, j'ai lancé l'étude 3, en me concentrant sur le panier de mariée victorien. La réaction du compteur Geiger a été immédiate et alarmante. Alors que l'aiguille se rapprochait de ses limites, le laboratoire était rempli du bruit fort que le Geiger émet en présence de niveaux élevés de radiation. Les lectures oscillaient entre 425 et 500 comptages par minute (cpm). Après avoir soustrait les 32 cpm de radiation de fond, le niveau de radiation résultant était extraordinairement élevé. La gravité de ces lectures a rendu toute autre analyse, telle que l'utilisation d'un écran en plexiglas, inutile.



La conclusion était claire et sans équivoque: cette pièce de verre victorienne, bien que historiquement et esthétiquement significative, émettait des niveaux dangereux de radiation. J'ai décidé de manière catégorique de ne pas conserver cet objet potentiellement carcinogène dans mon environnement. L'étude a souligné la variabilité de la sécurité et de la radioactivité du verre d'uranium à travers différentes époques, cette pièce victorienne en particulier présentant un risque sanitaire significatif.

 

Comment Identifier le Verre d'Uranium


En conclusion de cet article sur le verre d'uranium, j'aimerais vous offrir quelques conseils pour identifier avec précision ce type unique de verre. Il y a souvent de la confusion et des informations erronées autour de son identification, parfois exacerbées par des photos modifiées dans les annonces de vente. Il est essentiel de reconnaître que divers minéraux, produits chimiques et métaux peuvent provoquer une réactivité aux UV dans le verre, pas seulement l'oxyde d'uranium.

Une erreur fréquente consiste à confondre le manganèse avec l'uranium. Le manganèse, un métal utilisé pour créer des teintes violettes dans le verre, est souvent employé pour neutraliser les teintes vertes et obtenir une apparence cristalline. Cela signifie que le manganèse peut être présent dans diverses pièces en verre, surtout dans le verre plombé où il neutralise la couleur du plomb. Sous la lumière UV, le manganèse présente une lueur verte légère. Cette lueur subtile conduit souvent à une identification incorrecte du verre comme contenant de l'uranium, en particulier lorsque les photos sont retouchées pour exagérer l'effet. Rappelez-vous, le verre d'uranium brille de manière intense, profonde et uniforme. Toute lueur atténuée ou une fluorescence plus forte le long des lignes ou des plis suggère la présence de manganèse, pas d'uranium.


Il existe d'autres composants réactifs aux UV utilisés dans la fabrication du verre, mais leur lueur est différente du vert ou du jaune généralement associé à l'uranium. Pour illustrer la différence, comparons les lueurs sous la lumière UV aux longueurs d'onde de 365 nm et 395 nm. Une lampe de poche UV de 365 nm est généralement préférée en raison de sa faible émission de lumière violette, ce qui renforce la fluorescence. Cependant, cette propriété même peut entraîner de la confusion, faisant paraître le manganèse plus proche de l'uranium en raison de la fluorescence plus forte. Gardez cela à l'esprit lorsque vous utilisez une source lumineuse de 365 nm à des fins d'identification.


La lumière UV à une longueur d'onde de 365 nm.

Œuf en verre Chalet montrant la présence de manganèse vs Le verre EDAG à l'uranium


La lumière UV à une longueur d'onde de 365 nm.

Œuf en verre Chalet montrant la présence de manganèse                  vs Le verre EDAG à l'uranium

 

 
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